L’enjeu de la décarbonation en matière de transport de marchandises est double : il s’agit d’adapter le modèle existant à des pratiques plus éthiques tout en intégrant des flux en constante augmentation. En particulier, le commerce électronique représente une part croissante des modes de consommation. Cela nécessite l’augmentation des flottes nécessaires à la logistique urbaine, avec des estimations prévoyant que la distance parcourue par les gros camions dans le monde augmentera de 36 % dans le monde entre 2030 si elle n’est pas mise en œuvre.

Cela entraînera de nombreux impacts négatifs tels qu’une hausse de la congestion et celle des émissions de gaz à effet de serre, etc.

La gestion du dernier kilomètre

L’on en vient donc à l’importance de la gestion de la livraison du dernier kilomètre, ultime étape de la livraison et le plus souvent, étape la plus coûteuse, la plus coûteuse financièrement mais aussi écologiquement.

Cette part de la chaîne logistique a une influence significative, à la fois sur l’empreinte environnementale des villes, mais aussi sur la fabrique de celles-ci : 20% du trafic, 30% d’occupation de la voirie et 30% des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans la plupart des grandes villes françaises , mais également une part significative des émissions de polluants atmosphériques.

Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, un achat en ligne émet en moyenne 12 grammes de CO2, ce qui représente un kilomètre en voiture. Et si ce chiffre peut vous paraître dérisoire, il faut savoir que plus d’un million de colis ont été livrés à domicile par jour en France.

Certes certaines questions restent sans réponse, mais le rapport coût-bénéfice, en pensant à long terme, ressort largement à l’avantage de la collectivité. Le développement de ces activités nous paraît donc important à planifier, et à anticiper, notamment dans la réalisation de Schémas Directeurs Cyclables. Bien que le COVID-19 ait détourné l’attention d’autres problèmes urgents, le reste reste une priorité incontournable pour les consommateurs.

Une enquête réalisée en 2020 par Sencloud a révélé que 57% des acheteurs en ligne britanniques craignent que l’augmentation des achats en ligne ne constitue une menace importante pour l’environnement. Et leurs inquiétudes sont légitimes : le Forum économique prévoit une augmentation des émissions de 30 % d’ici 2030. Les consommateurs veulent réduire l’impact environnemental de leurs achats en ligne.

C’est pourquoi proposer des options de livraison à la demande respectueuses de l’environnement est une solution gagnant-gagnant. Cela permet au client de garder le contrôle. Lorsqu’on leur propose une gamme d’options pour répondre à différents besoins, les consommateurs peuvent peser leurs décisions sur des facteurs tels que le coût, la rapidité et la commodité – les facteurs ultimes à prendre en compte, toujours importants. Et lorsque le consommateur décide de passer à l’éco, il s’approprie davantage la réduction des émissions et en est plus fier.

Pour les vendeurs, les options de livraison durables deviennent une proposition de valeur importante et un facteur de différenciation dans un marché saturé.